One-oh-five

parafine parole
puisse-tu tout brûler
des étendards de l'immondice
de ces bristols qui invitent à la chasse au chômeur ou à l'immigré
de ces plateaux télévisé qui font gratuitement la publicité aux extrêmes droites de tous pays

dans la mue du fait-diverstissement
la chenille maintenant papillon vit rarement plus d'un jour
éclose à vingt heures sous conditionnel inhumée à minuit par démenti
la machine s'emballe de pleurs en peurs ; "hypertension" énoncera le docteur

il fallait fatalement que j'en vinsse à vous
messieurs des médias, de la logique de l'immédiat
mesdames quand vous êtes belles ou à la voix suave ou femme de
que je vous flinguasse et si par mégarde ma balle devait trancher la lanière de vos œillères?

énarques
éditocrates
méritocrates

bande de salopards!
matraques pour macaques
cocards pour tocards

même cibles pour mêmes profits
diviser les classes populaires chanter la nation
à trop regarder le monde de profil
vous condamnez votre nerf optique à une sérieuse élongation
et quelques catégories de population
à la damnation

et oui je sais la rime est médiocre mais qu'y puis-je la critique des médias a clé sur porte et eux toujours pas la clé sous le paillasson on sait que l'info est toujours une fabrication et que la pression du sensationnalisme contribue à sa malformation on sait qu'à la radio-télé-journal ce sont toujours les mêmes tronches les mêmes discours les experts en tout genre pour qui l'erreur conceptuelle est un exercice de fond et la stupidité est une consécration et ne crois pas qu'internet sauvera que ce soit

je rime car je n'ai d'autres rames
mes phrases sont mes armes
et quelque fois mes larmes
une sonnette d'alarme
que je suspends à la porte de tous les drames

je rime je n'ai d'autres rames
je versifie et vice-versa
je lance des pistes et puis quoi
je connais tous les mots : "tirer vers soi
c'est irréversible" j'attends que tout crame

cette poésie a le même mauvais goût
que ce napalm qu'ils déversent
pour éduquer les manifestants
pour édulcorer les discours quand ils sont dominants
ou quel autre lubrifiant?
serait-ce un jeu d'enfant
qu'il se joue si aisément depuis si longtemps
oh je sais la révolte a pignon sur rue
et le conflit social est bien réel malgré que les médias l'aient tu

néanmoins s'est-il révélé à ma mémoire trouée
merci monsieur Zinn
merci le livre enfant trouvé
l'ingrédient et puis la cuisine
de m'apprendre comment tant de gens sont sortis la rage sculptée en poings
pour frapper qui de droite
pour frapper l’infamie qui spécule sur la famine
la souffrance est-ce autre chose que l'étamine
que les dominants butinent

je m'excuse de cette mauvaise analogie mais enfin quoi ils exploitent
toi moi et tant d'autres que mon verbe ploie
chute dans l'artifice le plus abordable
en attendant de foutre le feu aux cartables