Quelque part...

Quelque part sous la voie lactée
entre le triangles des Bermudes
et les mille lyres d'Orphée
quelques vers se dénudent

ils commencent en douceur
comme une caresse effleure
la peau comme une âme soeur
nagerait dans une fontaine en fleur

ils se chargent à la source des mers
celles qui vont embrasser à l'horizon l'éther
et les amants abandonnés au bout des plages
ils se chargent au vent qui porte les nuages

bientôt ils auront capté les teintes
de l'iris, de la neige ou du topaze
de plus belles le soleil n'en aurait peintes
à même le pelage du divin Pégase

interrogeant ensuite les constellations
qu'apprendront-ils sinon que l'érosion
ne frappe pas que le roc accolé à la mer
vue de si haut magnifique est la terre

mais à qui y zyeuterait de plus près
apparaitraient des fissures dans le grès
tellement menues au premier abord
combien profondes pourtant, mylord !

c'est qu'il règne une ambiance de charogne
doublée d'une sévère odeur de gangrène
un méphitisme à vous froncer la trogne :
le divin aurait-il semé de mauvais graines ?

ainsi les vers - leur splendeur souillée
colombes atteintes par la bave du crapaud
anciens oiseaux de paix voués à l'échafaud
ou aux cages humaines où l'or est houillé

que reste-t-il alors de la beauté et du rêve ?
le charme naturel si cruellement rompu
voyez alors les vers dégainer leurs glaives
et vengeurs, l'abattre sur les membres corrompus

la colère, toutefois, ne dure qu'un temps
les mots fracassent et puis, trépassent
dans le silence recommencé, il ne reste plus
que le temps qui vous mord de peur

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les vers pansent et parfois même réparent
les amants s'aiment puis se séparent
mon amour dis-moi as-tu vu par hasard
quelque lueur de courage dans mon regard ?

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[Fantasy]

*;* une lectrice