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I comme

Que peut-on exprimer en 135 mots ?

18 Octobre 2014 , Rédigé par T.B. Publié dans #Poèmes

sous mon cœur, il y a une vitrine

qui, nuit après nuit, vit sa nuit de cristal

je suis Sisyphe, je suis Tantale

je suis un juif allemand, je suis un Tutsi, je suis une femme ; je suis Tzigane, je suis androgyne

 

sous mon coeur un forêt au napalm

voit, jour après jour, la révolution lui souffler dans les bronches

je suis un mineur silicosé, je suis né sous agent orange

je suis un Algérien, j'ai perdu ma guerre du Vietnam

 

sous mon coeur le poumon bat de l'aile

l'air est pollué le discours est dominant :

y a pas d'autre alternative, vaille que vaille, vive qui vive

je suis un bourgeois occidental, je ne suis pas un prisonnier politique et j'ai perdu ma voix dans le boucan des urnes

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C
Tout cela est vrai, mais d'une vérité qui n'est pas poétique, et un peu intruse ici. Tu es poète, aussi, et cela exige de se dévêtir de ces identités-là.
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T
Vous pratiquez l'assignation identitaire Monsieur Charp :p<br /> <br /> Suis-je un poète ? cela n'est mentionné nulle part. Mon dictionnaire le prétend : &quot;Écrivain qui s'adonne à la poésie, qui est auteur de poèmes en vers.&quot;<br /> Serai-je obligé le l'accroire ?<br /> <br /> Fort heureusement ce dictionnaire n'est pas sans ressources et il propose aussi : &quot;Qui a des affinités pour la poésie.&quot;<br /> Je préfère. On dira que je pinaille.<br /> <br /> Tu me dis de m'en dévêtir, de ces identités sous perfusion, mais n'aurais-je pas cruellement froid, seul et nu dans la nuit perpétuelle du monde ? Je préfère y errer accompagné de ce pauvre manteau d'idées.<br /> C'est que l'Histoire me poursuit et parfois entre les draps douillet, ma tête posée sur son guéridon moelleux se laisse à enfanter des cauchemars.<br /> <br /> Trêve de verbiage, j'entends ton (res)sentiment vis-à-vis de ce poème ; moi-même je lui trouve quelque lourdeur ; c'est un oiseau qui ne quittera le nid que par la chute. Et la mort.